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Comparatif entre principaux labels cosmétiques 2/2

Comparatif entre principaux labels cosmétiques 2/2

La comparaison entre 4 labels qui totalisent 7 cahiers des charges différents est un gros travail et les résumés que vous pouvez trouver ici et là sur Internet sont souvent incomplets (selon moi). Je vous propose dans ce deuxième volet de terminer le tour d'horizon de cette question en finissant par le comparatif expliqué et mis en images pour plus de synthèse.

Suite du comparatif, les principaux critères : 

Dans la première partie de ce compratif, après avoir présenté les 4 labels et brossé le tableau de leurs principales différences et orientations, j'en ai profité pour vous résumer en quelques lignes leurs cahiers des charges. Car si Nature et progrès est le seul label à ne proposer qu'un seul et unique cahier des charges cosmétique (c'est plus clair pour le consommateur), ce n'est pas le cas des labels Cosmos et Natrue qui proposent respectivement 2 et 3 variantes. Slow cosmétiques, le dernier de ces labels qui se présente plus comme une distinction semble ne proposer qu'un seul recueil de critères (on ne peut pas vraiment parler de cachier des charges dans son cas).

Nous allons nous arrêter sur 4 critères qui sont :

  • Le poucentage d'ingrédients bio minimum requis pour obtenir le label,
  • Le pourcentage d'ingrédient naturel minimum requis,
  • Le pourcentage d'ingrédients d'origine naturelle autorisé (différents de ingrédients naturels),
  • Le pourcentage maximum d'ingrédient de synthèse autorisé c'est à dire, les autres, ceux que ne soulignent pas les labels, vous ne verrez jamais écrit les mots "ingrédients de synthèse".

Précisons que certains labels proposent des cahiers des charges avec des nom différents à "géométrie variable" qu'on peut aussi formuler par "détournement d'attention" pour faire varier les pourcentages.

C'est le cas ici des 3 cahiers des charges NATRUE qui propose 3 niveaux de certification :

  • Cosmétique naturel :  100 % d'ingrédients naturels, mais ils ne sont pas nécessairement biologiques.
  • Cosmétique naturel avec portion bio qui requiert 75 % d'ingrédients issus de l'agriculture biologique contrôlée (AB minimum) et/ou de cueillette sauvage contrôlée , ces derniers étant des ingrédients naturels non certifiables en bio.
  • Cosmétique biologique qui lui requiert 95 % d'ingrédients naturels. Parmi ces 95 %, au moins 95 % des ingrédients végétaux doivent provenir de l'agriculture biologique contrôlée et/ou de cueillette sauvage contrôlée. Au final donc il faut calculer comme ceci 95% de 95 % d'ingrédients naturels doivent être bio soit 90.25 % minimum.

La lecture compliquée et interpretable de certains labels : 

Il est intéressant dans l'exemple Natrue de nous arrêter sur la façon de formuler les choses. On retrouve ces ambiguïtés un peu dans tous les labels. On parle ici pour le label "Natrue cosmétique biologique" de 95 % des ingrédients naturels qui doivent être issus de l'agriculture biologique

mais cette dernière façon de formuler la phrase "95 % des ingrédients naturels", laisse supposer que le pourcentage global d'ingrédients bio dans la formule est inférieur à 95 % :

Imaginons une formule qui ne contiendrait que 70 % d'ingrédients naturels et les autres ingrédients seraient soit non certifiables (exemple l'eau ou un minéral par exemple) ou bien serait d'origine naturelle (non certifiable en bio) c'est donc 95 % de 70 % soit 66.50 % d'ingrédients bio dans la formule globale et pas 95 % du total. CQFD

Avec le label Natrue, les ingrédients de synthèse sont normalement interdits sauf si le fabricant peut attester qu'il n'existe pas d'alternative. Ce sont souvent les problématiques de parfumants, de conservation qui dicte les choix. Mais on peut être tranquille je ne pense pas qu'on retrouve de silicones ou de phtalates dans les formules Natrue !

Le label COSMOS distingue lui aussi 2 niveaux de garantie et propose 2 appelations différentes en fonction du degré de bio ou de naturalité :

  • COSMOS Organic : Ce niveau de certification exige un pourcentage minimum d'ingrédients biologiques dans un produit cosmétique. Pour être certifié COSMOS Organic, un produit doit contenir un minimum de 95 % d'ingrédients d'origine naturelle ou d'origine naturelle transformés biologiquement. Parmi ces 95 %, au moins 20 % de l'ensemble des ingrédients doivent être certifiés biologiques (AB minimum).

Rapide calcul : comme précédemment un calcul basique donne un résultat global de 20% de 95 % soit 19 % d'ingrédients bio dans la formule globale. 

  • COSMOS Natural : Cette catégorie est moins stricte en terme d'ingrédients biologiques. Pour obtenir la certification COSMOS Natural, un produit doit également contenir au moins 95 % d'ingrédients d'origine naturelle, mais il n'y a pas d'exigence spécifique en termes de pourcentage d'ingrédients biologiques. De toute façon dans une formule qui contiendrait 95 % d'ingrédient d'origine naturelle, le pourcentage d'ingrédient bio serait potentiellement au maximum dans la formule globale de 5 % si on admet 95 % d'ingrédients non certifiables (d'origine naturelle). Si les 5 % restant sont de la synthèse ou d'autres ingrédients comme des minéraux ou du biocarbonate par exemple, le pourcentage d'ingrédient bio est donc de 0 !

Donc dans ce cas le label COSMOS Natural accorde le label pour des cosmétiques contenant 0 % d'ingrédients issus de l'agriculture biologique.

  • Ces pourcentages s'appliquent aux ingrédients d'origine naturelle dans la formulation du produit cosmétique et non à l'ensemble des ingrédients. La certification COSMOS met l'accent sur l'utilisation responsable des ressources naturelles, la durabilité et la transparence dans la production de cosmétiques.

Le label Slow Cosmétique est basé sur les valeurs de la Slow Cosmétique et met l'accent sur des aspects tels que :

  • La composition des produits, privilégiant les ingrédients naturels et végétaux, non nocifs pour la santé.
  • La transparence des marques envers les consommateurs, notamment sur la composition de leurs produits et leurs pratiques de fabrication.
  • La promotion d'une consommation plus réfléchie et responsable en matière de cosmétiques.
  • En résumé, Slow Cosmétique ne fixe pas de pourcentage minimum d'ingrédients biologiques requis, mais valorise une approche plus globale axée sur la qualité, la naturalité et la responsabilité des marques envers les consommateurs et l'environnement. 

Vous trouverez ci-dessous schématisé ce comparatif analysé sous plusieurs angles pour vous montrer que les minimums requis deviennent parfois dérisoires :

  • Le poucentage d'ingrédients bio minimum requis pour obtenir le label,
  • Le pourcentage d'ingrédient naturel minimum requis,
  • Le pourcentage d'ingrédients d'origine naturelle autorisé (différents de ingrédients naturels),
  • Le pourcentage maximum d'ingrédient de synthèse autorisé c'est à dire, les autres, ceux que ne soulignent pas les labels, vous ne verrez jamais écrit les mots "ingrédients de synthèse".

On remarque que Slow cosmétique est désavantagé car il s'attache moins à formaliser des valeurs mini / maxi en termes de familles d'ingrédients. Il statut plus sur des facteurs moins factuels comme la communicaiton, le marketing des marques... Leur siute internet annonce pourtan qu'il prenne le critère de naturalité en compte mais c'est jaugé au cas par cas semble t-il. Le label natrue autoriserait cependant quelques ingrédients de synthèse pour la conservation des formules contenant de l'eau. Ce point néanmoins n'apparait pas clairement sur le document Natrue que j'ai pu consulter. On peut néanmoins se fier à ce label et je pense qu'on doit se situer le plus souvent à 0% de synthèse dans les formules. Seul Nature et Progrès reste strict sur la synthèse et l'interdit tout bonneùent, des déroigations peuvent être accpetés pour les ingrédients d'origine naturelle qui, rappelons le, sont différents des ingrédients naturels. Coismos quant à lui s'adresse à des industriels et au marché de la grande distribution  avant tout (même si on y trouve quelques marques très qualitatives) donc leurs exigences sont assez basses.

EN Résumé,

Cet article n'est qu'une approche comparative de quelques uns des plus répandus en France / Belgique et Luxembourg principalement. Inutile de parler de Nature et Progrès en Pologne et encore moins en dehors de l'UE. Cosmos et Natrue sont répandus dans le monde entier ou presque. C'es derniers répondent plus à des problématiques industrielles.

On peut ajouter pour terminer que chaque label a son "cheval de bataille", sa petite spécificité qui le fait exister : Nature et Progrès par exemple est le seul à prendre en compte plus que la naturalité ou le pourcentage élevé d'ingrédients bio, le côté social et environnemental sont jaugés lors des contrôle, un peu comme dans les démarches RSE dont elle semble être l'ancêtre. 

D'autres sont plutôt des labels marchands comme Slow cosmétique qui est le seul à adosser son association à une site de vente en ligne privé. Les intérêts privés et associatifs de la démarche sont dans ce cas intimement liés. Cosmos serait le label le plus "grande distribution" de tous. Il est accessible à bon nombre d'industriels. On dit souvent pour plaisanter que même sans le faire exprès on peut tous prétendre au label Cosmos natural, c'est certainement le plus cheap de tous ! 

Pour finir je propose ceci (déclaration universelle du label et du consommateur)

Ce serait d'imaginer un observatoire des labels, des entreprises industrielles de la cosmétique et de leurs sources de financement... Du statut d'enquêtés, nous passerions au staut d'enquêteurs et à notre tour distribuerions les étoiles ou les nuages. Il y'aurait tant de choses à jauger, à juger, à commencer par les consommateurs eux-mêmes, qui sont rassurés par ce genre de labels mais qui pourraient aussi apprendre à réfléchir et penser par eux-mêmes (la planète serait sauvée par la même occasion). Quel serait le profil du consommateur engagé idéal ? Celui qui repère de vrais critères environnementaux dans leur globalité ou celui qui suit les modes et les influenceuses, les réseaux, se fie aux labels, suit sur les réseaux les marques qui font du green washing (il semblerait que Slow cosmétique s'en occupe en ne choisissant de décerner sa distinction qu'à ceux qu'ils jugent dignes). Pourquoi ne jugerions nous pas enfin les organismes certificateurs ? Leurs méthodes, leurs compétences ou incompétences devant les contrôlés (Une personne qui a un BTS dans le commerce est-il fondé à enquêter un agriculteur bio et quelle est la valeur de ce contrôle ?).

On ne communique jamais sur l'origine des financements des industriels de la cosmétique. Ne serait-il pas juste de distinguer et mettre en avant le travail de celui qui ne va pas chercher des banquiers et des financiers. Celui qui choisit au contraire un développement à l'échelle de la nature avec le temps nécessaire pour y parvenir ? Celui qui se développe à son rythme et ne fait pas assez de bruit pour que les médias le mette en valeur.

Que penser des enquêtes à distance qui coûtent 2000 € au professionnel enquêté, est-ce que les tarifs pratiqués par les organismes enquêteurs ne seraient pas abusifs et inéquitables au vue de leur position  dominante ?

Au final est-ce que ce ne sont pas les pollueurs, les exploiteurs qui devraient payer toutes ces charges supplémentaires et ces enquêtes de polichinels qu'on fait supporter à ceux qui tentent de faire de leur mieux ?

Plus on veut faire de beaux produits, sains, sans technique marketing agressive, sans green washing, en ne promettant pas la lune ni les étoiles, et en choisissant de mettre de bon ingrédients naturels et bio (mais de vraiment en mettre, pas juste 1 % !), plus il y'a de parasites pour vous rappeler que vous leur devez quelque chose si vous voulez continuer à le faire.

Il est finalement beaucoup plus difficle de développer sa petite affaire loyalement que de fonctionner business, communication à outrance sur les réseaux, green washing, formules pauvres, promesses, alégations, prix abusifs, financement par des groupes internationaux et bien sûr adhésion à des labels sur mesure pour ce genre de business. Mais moi, je trouve que c'est beaucoup plus satisfaisant que d'obéir à des labels et d'apposer des logos.



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