Comparatif des principaux labels cosmétiques 2/2 : critères clés et analyse approfondie
Retour sur la première partie
Dans la partie 1, je vous ai présenté quatre labels cosmétiques majeurs :
- Nature et Progrès avec son cahier des charges unique et rigoureux,
- Cosmos et Natrue aux certifications variables,
- Slow Cosmétique, une distinction plus éthique que technique.
Cette seconde partie va analyser ces labels sous quatre critères clés :
Le pourcentage d’ingrédients bio requis, Le pourcentage d’ingrédients naturels, Les ingrédients d’origine naturelle autorisés, Le pourcentage d’ingrédients de synthèse accepté.Vous verrez que certains labels sont plus exigeants que d’autres, tandis que d’autres jouent sur des formulations ambiguës.
1. Les critères clés des labels : bio, naturel et synthétique
Natrue : une certification à trois niveaux
- Cosmétique Naturel : 100 % d’ingrédients naturels, mais pas nécessairement biologiques.
- Cosmétique Naturel avec portion bio : 75 % d’ingrédients bio minimum, incluant la cueillette sauvage.
- Cosmétique Biologique : 95 % d’ingrédients naturels, dont 95 % des végétaux bio (soit environ 90,25 % bio au total).
Attention aux subtilités :
Une formulation avec seulement 70 % d’ingrédients naturels ramène le bio global à 66,5 %. La lecture est complexe et souvent trompeuse pour les consommateurs.
Cosmos : deux niveaux, deux réalités
- Cosmos Organic : 95 % d’ingrédients d’origine naturelle et 20 % bio sur l’ensemble du produit. Cela revient à seulement 19 % d’ingrédients bio globalement.
- Cosmos Natural : 95 % d’ingrédients d’origine naturelle sans exigence bio. Résultat ? Une formule peut contenir 0 % bio.
En clair : Cosmos Natural est beaucoup moins exigeant et souvent adapté aux industriels.
Slow Cosmétique : une approche éthique mais floue
Contrairement aux autres, Slow Cosmétique ne fixe pas de pourcentages précis. Il s’appuie sur :
- La naturalité des ingrédients,
- L’éthique des marques,
- Une consommation responsable.
Limite : Sans cahier des charges formel, le label reste subjectif, laissant place à des critères au cas par cas.
Nature et Progrès : l’exigence sans compromis
- 100 % d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle,
- Zéro ingrédient de synthèse, sauf exceptions justifiées pour les ingrédients d’origine naturelle,
- Une attention particulière aux critères sociaux et environnementaux via le Système Participatif de Garantie (SPG).
C’est le seul label à intégrer une dimension globale : environnementale, sociale et économique.
2. Quand les chiffres parlent : lecture critique des labels
Certains labels, comme Natrue ou Cosmos, jouent sur les formulations. Par exemple :
- 95 % des ingrédients naturels ne signifie pas 95 % bio dans le produit final.
- Une formule Cosmos Organic peut n’avoir que 19 % d’ingrédients bio.
À l’inverse, Nature et Progrès est plus transparent : un seul cahier des charges, une seule exigence.
3. Les dérives et enjeux des labels cosmétiques
Une exigence à géométrie variable
Les labels comme Cosmos Natural sont souvent perçus comme accessibles aux industriels. Certains produits affichent un logo rassurant alors qu’ils contiennent 0 % d’ingrédients bio.
Slow Cosmétique : l’ombre du site marchand
Bien qu’éthique dans son approche, Slow Cosmétique est adossé à un site marchand privé, ce qui pose des questions sur l’indépendance et les critères d’évaluation.
Le paradoxe des contrôles
Les certifications tierces comme celles de Natrue ou Cosmos sont payantes, souvent chères pour les artisans. Nature et Progrès, avec son contrôle participatif, offre une alternative plus équitable et indépendante.
4. En résumé : quel label choisir ?
Chaque label a son cheval de bataille :
- Nature et Progrès : la rigueur et l’approche globale (naturalité, bio, social).
- Cosmos : un label pensé pour l’industrie avec des exigences faibles en bio.
- Natrue : des critères techniques précis mais complexes pour le consommateur.
- Slow Cosmétique : une distinction éthique, sans pourcentages précis.
Pour une cosmétique bio exigeante et transparente, Nature et Progrès reste le plus strict et le plus authentique.
5. Conclusion : une réflexion nécessaire
Ce comparatif souligne la diversité des labels et leurs limites. Les consommateurs, souvent rassurés par un logo, doivent développer leur esprit critique face aux stratégies marketing.
Et si on inversait les rôles ? Pourquoi ne pas imaginer un observatoire indépendant des labels pour évaluer leurs méthodes, leurs financements et leurs critères ? Les petites marques artisanales, souvent exemplaires, mériteraient d’être mieux mises en valeur.
En attendant, choisir Nature et Progrès, c’est soutenir une cosmétique saine, éthique et transparente, loin des compromis.